Paule qui a pris mes mains dans les siennes pour me dire en amour que je n’allais pas assez bien pour être le leadeur du clan qui allait être le mien pour peu de temps. Paule qui m’a dit que j’étais de cristal, fragile et précieux, délicat à manœuvrer et à se dépenser. Ma Premo près d’elle, soutenante aussi bien pour moi que pour sa sœur missionnaire…

Il n’y a pas d’autres chemins que celui de créer. Sans création, la mort est mortifère, triste, morose et déprimante, comme tant de personnes le vivent en CHSLD. Paule, enchanteresse. Elle n’a que confirmé mon essence. Ce n’est pas rien, comme on dit des choses étonnantes que l’on craint qu’elles passent à la légère dans l’esprit de ceux et celles à qui on communique l’essentiel de soi sans prendre garde. « Enchanter la vie », me semble les mots exacts que j’ai entendus de sa bouche cet été là alors qu’elle informait les curieux et éventuels intéressés comme moi à la formation à Ho. Quel bonheur et quelle chance d’entendre dans la bouche d’une personne charismatique ce qui en soi vit déjà et n’avait pas été dit comme elle l’a fait avec tant de clarté, d’assurance et d’enthousiasme cette fois-là. J’y suis allé à Ho grâce à ma bonne amie Claudine, encouragé fraternellement par mon bon ami Marcel et ma bonne amie Audrey. J’ai quitté Ho avec au cœur l’enchantement à missionner ailleurs, le plus souvent désormais chez moi. Chez moi qui s’est fait petit depuis que je ne suis plus salarié au Projet OCF-Paternité du RVP. Luc et moi, et quelques autres, femmes et hommes, sommes allés dans toutes les régions du Québec soutenir l’intérêt des acteurs de maisons de la famille pour favoriser la participation des pères à leurs activités et à la vie même de leur organisation. Enchanter, disait Paule. « La rivière sous la rivière ». Je l’ai tout de suite sentie, elle coulait. Je le savais sans ses mots. Je l’ai chanté avec elle et les nôtres à ces temps-là.

Paule, Paule, Paule. À qui j’ai envoyé quelques fois un courriel pour lui partager quelques effluves de mes ravissements. Pour une part, je les lui devais. Elle aurait nié cette affirmation, sachant ne pas être l’auteur de quoi que ce soit sinon d’être une servante des magies de la vie, une cuisto d’alchimies à base d’espérances, une petite druide pleine grandeur qui en une culture profane se verrait mise en monument mais qui en réalité, comme toute fleur se fane en ne quittant son âme de fleur, elle sera désormais ailleurs et partout. Paule, Paule, Paule, merci d’avoir été. Merci au Créateur. Je te laisse continuer de vivre en moi belle femme. Tu me souris et je m’en ravis pour toujours. Je t’aime. Oui, je sais, toi aussi tu m’aimes. Nous nous aimons. Communion.

De tout de cœur avec tant d’autres,
Jean-Pierre Lambert