Chère Paule,
Assise devant l’âtre de ta maison à Ste-Adèle, je suis à l’écoute d’un silence bruyant d’émotions. Ça y est. Tu es partie. Je t’ai vue prendre ton dernier souffle avant l’étrange lâcher prise du corps qui a permis de libérer ton esprit. Depuis quelques jours, je le voyais bien, privée de ta conscience, tu ne demandais qu’à t’envoler, toi, la grande voyageuse qui m’a appris, dès ma petite enfance, à dire au revoir … et à y croire ! Et tu es toujours revenue ! Mais cette fois, tu m’as bien avertie : le voyage sera plus long mais nous nous retrouverons assurément dans ce mystérieux quelque part et enfin pour toujours. En attendant, je te porte et te chéris à l’intérieur de moi, mon cœur branché sur cette douce flamme qui m’éclaire et me réchauffe. Ma belle grande sœur complice de larmes et de fous-rires, merci pour ton amour, ton écoute bienveillante, ta verve passionnée, ta générosité sans limites, ta sagesse rugueuse et ta douce folie. Il y aurait tant à dire. Merci pour tout ce que tu fus et continueras à être dans mon cœur et celui de ceux et celles qui ont eu la chance de croiser ta route. Ta p’tite sœur qui te love, love, love.

Claude Lebrun